Sportifs d'un jour...
La petite phrase de la semaine:
Vendredi dernier, match de foot profs-élèves dans la cour entre midi et deux (activité très répandue dans les collèges en fin d'année, c'est d'ailleurs à la fréquence grandissante de ce type de tournoi que l'on sait que les vacances sont toutes proches...). Grand moment s'il en est: pour les 3e, c'est "le match de leur vie", l'occasion ou jamais de mettre une bonne raclée à leurs profs avant de quitter définitivement le collège. Pour les profs, gagner est encore plus crucial puisqu'il en va de la réputation, que dis-je!, de l'honneur de tout le corps enseignant! Car même si les 3e ne seront plus là pour savourer leur victoire l'an prochain, la nouvelle de la défaite des profs ne manquera pas de se répandre comme une traînée de poudre dans tout le quartier et se transmettra de génération en génération telle un mythe, si bien que dans 5 ans les petits 6e pourront encore dire "wesh! wesh! nos grands frères ont massacré les profs au foot!". Allez espérer de la crédibilité après ça, lol!...c'est donc pour cela que j'évite de participer à ce genre de compétition (et aussi un peu parce que je n'ai pas la tenue adéquate et que c'est inhumain de faire du sport en plein soleil à midi!), je me contente d'être spectatrice et de soutenir moralement mes collègues (enfin ceux qui le méritent lol!).
Donc vendredi entre midi et deux, pendant que les deux équipes s'affrontaient dans un duel sans merci (phrase un peu trop grandiloquente pour un vulgaire match de foot j'en conviens, j'ai du trop regarder "Troie" il y a 15 jours...), Sue (une collègue) et moi-même mangions tranquillement à la cantine. Et là vous vous dites "bonjour le soutien moral! ça se goinfre de nouilles bien au frais pendant que d'autres suent sang et eau à l'extérieur!". Et oui, la vie est parfois injuste, c'est sûr.... Les fenêtres de la cantine donnant sur le terrain, entre le plat de nouilles et la glace au chocolat, nous avons bien entendu jeté un coup d'oeil pour savoir qui menait.
Problème: à cette distance, et avec la lumière éblouissante, difficile de distinguer au loin les élèves des collègues, entre tous ces types en shorts, j'avoue qu'on s'y perdait un peu.
D'où la question de Sue: "comment on reconnaît les profs des élèves?".
"C'est facile! les profs c'est les plus gros!!!"...la réponse n'est pas venue de moi mais d'une tablée de fi-filles de 5e juste à côté de nous qui suivaient le match avec attention... Perspicaces les petites, il faut bien reconnaître qu'elles n'ont pas tort en plus! (d'où une raison supplémentaire de ne PAS m'exhiber ainsi face à des yeux aussi inquisiteurs, même pour la beauté du sport! ).
Bon pour info quand même, malgré leurs kilos en trop, mes collègues ont gagné (4 à 3). Ouf! l'honneur de la profession est sauf!
Bridget.