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La Piste aux Etoiles!
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26 février 2007

Dur, dur le retour à la réalité...

mountainJ'ai passé ces 15 derniers jours à goûter les joies du retour en famille et des sports d'hiver : pas le ski hein quand même! la vision "bridgetienne" des sports d'hiver c'est : un peu d'effort, à savoir une petite ballade tranquille en station, dans les bois ou sur les pistes enneigées, assez haut quand même pour voir bouquetins et autres animaux de nos régions montagneuses, ou une espèce peu farouche, très répandue en cette saison et aux habitudes fort curieuses: "le Parisien", seul animal que je connaisse capable de se balader sur des chemins couverts de neiges et de verglas en petites bottines de cuir à talons aiguilles...moi-même grande amatrice de ce genre d'accessoires je n'aurai jamais osé, c'est vous dire!..., donc disais-je, les "vacances à la neige" façon Bridget, c'est un peu d'effort et beaucoup de réconfort après: ah boire un chocolat chaud à la cannelle sur une terrasse ensoleillée en dégustant une délicieuse crêpe crème de marron-noix de coco tout en observant de charmants surfers et/ou skieurs évoluer sur les pistes, ça n'a pas de prix! lol!

mountain2Las, tout a une fin, et ce matin il a bien fallu reprendre le chemin de la classe et respirer de nouveau le "bon" air embrumé de Bridgetville, bien loin de l'air pur des montagnes. Emerger à 6h du matin fut une torture indicible pour une "marmotte" comme moi qui considère qu'une vraie bonne journée ne devrait pas commencer avant 10h! Les élèves évidemment se montrent tout aussi motivés, et il n'est que de voir leurs yeux encore collés par le sommeil pour comprendre que la "remise en route" va être longue et douloureuse pour eux comme pour nous.

Mais ce qu'il y a de bien (façon de parler!) avec ces "chers" petits c'est que sitôt le derrière posé sur leur chaise, ils reprennent quasi-instantanément leurs (mauvaises) habitudes. Ce matin 8h, classe de 4e: souriante, enjouée et motivée je commence à prendre des nouvelles des uns et des autres et à leur demander si les vacances se sont bien passées. Réponse unanime: "Non! c'était trop court! de toute façon c'est toujours trop court les vacances!". Ce n'est pas faux, mais je leur fais remarquer qu'ils me ressortent la même réflexion à CHAQUE retour de vacances! Par contre j'omets prudemment de leur dire que s'ils travaillaient et s'impliquaient plus en classe, le temps leur paraîtrait moins long, inutile de lancer les hostilités trop tôt. La 1ère demi-heure se déroule à peu près bien (la moitié dort encore), la classe se réveille en douceur, et à 8h30 pétantes BAM! les choses reprennent leur cours comme s'il n'y avait pas eu 2 semaines d'interruption, et moi qui avais commencé calme et de bonne humeur, me voilà énervée à hausser le ton et à frapper la brosse sur le tableau pour calmer tout le monde. La faute à qui? La faute à Chipeste (contraction de Chipie + Peste), petite morveuse brune de 14 ans qui depuis 10 minutes est assise de trois-quart sur sa chaise et se retourne toutes les 10 secondes, et ce MALGRE mes "Chipeste, tu te retournes, tout de suite!" (ton de plus en plus exaspéré et cassant au fur et à mesure que les secondes passent et la récidive s'installe). A chacune de mes remarques, la demoiselle hausse les épaules et me lance des regards insolents dont le mascara trop appuyé accentue encore la noirceur. Elle m'exaspère d'autant plus qu'elle est pile devant moi, précisément à la table qui est collée à mon bureau. Elle prend également un air outragé, et, à défaut de crier ouvertement à l'injustice, marmonne dans sa barbe (tout en sachant TRES BIEN que je vais l'entendre puisque je suis à 1m d'elle!) "comme par hasard! mais ouais c'est ça, bien sûr c'est toujours moi!". Au bout de 10 minutes, lassée d'être ainsi défiée du regard, et consciente de "l'escalade" (de la colère dans ma voix, de la rancoeur dans ses yeux), je finis par la sommer de sortir 5 minutes dans le couloir pour ne plus l'avoir en face de moi. Elle s'exécute en traînant des pieds et en réitérant ses protestations à voix basse. Je profite de son absence pour trouver une petite place libre dans son carnet (le 2e!) déjà trop rempli pour lui mettre un mot et dans la foulée je convoque ses parents pour un rendez-vous. Il est 8h45, je suis rentrée depuis 45 minutes à peine... Cette gamine m'exaspère d'autant plus que je reconnais très bien dans les regards insolents et tout de fureur contenue qu'elle me lance ceux que je réservais moi-même au collège surtout, puis au lycée, au premier prof qui osait me reprocher mes bavardages devant tout le monde, ou pire! reprochait à tel point de mon devoir ou de ma dissertation d'être trop long (et oui, Bridget, en vraie fille, a un côté "peste" qui sommeille en elle, et que j'assume!). Une en particulier qui serait morte sur le coup si mes yeux avaient été des mitraillettes, la prof de musique de mes années-collège (la même pendant 4 ans, petit collège oblige!): en 5e un jour que je bavardais et riais peut-être un peu trop fort avec une copine, elle se permit un "c'est pas bientôt fini les 2 perruches dans le fond? je ne veux plus vous entendre!" qui me resta en travers de la gorge aussi longtemps que je l'eûs comme prof (2 ans de plus donc!). Donc pour en revenir à ma Chipie qui me rappelle vaguement quelqu'un (en bien plus sournoise et mal élevée tout de même), à la fin du cours je lui tends son carnet en lui demandant de le faire voir au plus vite à ses parents, et elle me répond: "le mot il sera signé, mais ma mère elle viendra pas puisqu'elle s'en fout de moi. C'est mon père qui viendra ptêtre, et comme je le vois tous les 15 jours en fait jsais pas...". Il va donc falloir que je la prenne en tête-à-tête pour crever l'abcès puisque visiblement il ne faut pas compter sur les parents; voilà aussi qui explique cette attitude d'insolence et de provocation permanente qu'elle adopte avec presque tous les adultes depuis le début de l'année...

12h: je quitte ma salle et mes 5e-non-choupinous-mais-gentils-quand-même pour aller manger avec mes collègues. Maxou, de la même classe que Chipeste (qu'il s'évertue d'ailleurs à tenter de conquérir avec force stratagèmes depuis peu, la demoiselle étant peu farouche et lui se trouvant en proie à d'irrépréssibles pulsions hormonales) passe dans le couloir et ne trouve rien de plus sensé que de m'interpeller avec un large sourire en me lançant un "salam alikoum ma soeur!". Je le rappelle sèchement et tente de lui faire comprendre que ce n'est pas une façon de s'adresser à un adulte, à un professeur de surcroît, et prends son carnet, bien décidée à le remplir (mon poignet, rouillé pendant les vacances, a tôt fait de reprendre ses habitudes). C'est peine perdue, il ne voit pas où est le problème, m'assure que "salam alikoum" n'est pas un gros mot mais veut dire "bonjour" (ce que je sais pertinemment) et s'évertue à ne pas comprendre que c'est le "ma soeur" qui pose problème. Je sais bien qu'il voulait juste être gentil, qu'il n'y avait absolument rien de méchant derrière ces propos d'autant plus qu'on s'entend bien Maxou et moi, je sais qu'il m'aime bien (il me l'a tellement répété!), mais zut alors! trop de familiarité c'est trop! où va-t-on si on accepte tout, si on excuse tout? J'espère au moins que les 2 heures de colle que mon mot (implacable loi du cumul des mots dans le carnet...) lui aura valu lui permettront de réfléchir au caractère déplacé de ses propos, mais sans être pessimiste, je n'y crois guère...

14h: mes chers 3eZ. Marvin est en grande forme et après m'avoir demandé (en français) "vous avez passé de bonnes vacances? qu'est-ce que vous avez fait alors? et vous êtes allée où? avec qui?...", se ravise ensuite devant mon air courroucé, me complimente sur ma bague du jour, espère à voix haute que je lui signerai un autographe à la fin de l'année parce que "vous vous rendez ptêtre pas compte mais vous êtes vachement populaire comme prof!", (et ses copains de renchérir en coeur "mais ouais mais grââve!" tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute...) puis se lance dans la description (in English!) de ses propres vacances passées "à rouiller in Bridgetville", à traîner avec les moins recommandables des élèves du collège et à faire "a thing I can't tell you because it's too personal...but it's legal!" (pas grand chose sans doute Marvin n'étant pas le dernier pour se vanter, mais dans tous les cas mieux vaut de toute façon ne pas savoir!). Il passe l'heure à intervenir à tout bout de champ pour dire souvent n'importe quoi mais toujours en anglais (malin il a compris que sa grande aisance à l'oral et son niveau, supérieur à celui de la classe, lui conférait une sorte d'impunité tant qu'il s'exprimait en anglais, et surtout que cela lui permettait de dire à sa prof des choses qu'il est tout à fait certain qu'elle-seule peut comprendre...grrrrr ou comment devenir la confidente involontaire d'un élève qui se prend pour le centre du monde...). Il échappe de peu au mot grâce à son sourire enjôleur et à son air de chien battu qui parvient une fois de plus à m'adoucir, mais pas au travail supplémentaire! ça lui apprendra à me dire "I would like to visit Irak to buy weapons" (!) ou "mais auriez-vous donc perdu la raison?" quand je m'empare de son carnet et le pose sur mon bureau en lui assurant qu'à la prochaine remarque il n'y coupera pas. Je lui demande pour qui il se prend pour me dire ça et lui fais remarquer que je ne suis pas sa copine; tout sourire d'abord il prend un air limite outragé mais sincère ensuite pour rétorquer: "mais je le sais bien madame! entre nous [les élèves] on ne se dit pas d'aussi belles phrases, je ne dis ça qu'aux adultes...". Il y aurait décidément fort à faire pour apprendre à la plupart de ces gamins ce qui peut se dire ou non, à qui, dans quelles circonstances...encore une fois je plains les profs de français...!

Bilan de cette journée: une exclusion, quelques échanges "houleux" avec Marvin que décidément rien ne peut calmer,2 heures de colle et 2 mots dans les carnets! et le tout en seulement 4 heures de cours! ça commence très fort c'est le moins que l'on puisse dire! j'ai bien fait de refaire le plein d'énergie pendant ces vacances moi, quelque chose me dit que je vais en avoir besoin pour tenir jusqu'aux prochaines! Demain devrait être plus calme puisque je suis en stage toute la journée, mais si le programme est respecté et la formatrice tient toutes ses promesses, ce stage promet d'être chiantissime, donc à choisir je crois que je préfèrerais (largement!) être avec mes élèves à essayer d'inculquer à certains, à défaut des subtilités du present perfect, quelques rudiments de politesse élémentaire, au moins j'aurais l'impression de servir à quelque chose.

Allez haut les coeurs chers collègues, ils ont beau essayer, ils ne nous auront pas ces ptits monstres!

Bridget (mémo perso: penser à faire voter en prochain CA l'ajout de la fonction "chocolat-cannelle" sur la machine à café, ça motivera les troupes...)

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Commentaires
R
Tant qu'elle n'a pas dit "notre souk organisé" ca me convient ! lol!<br /> En tous cas je t'attend dans ma grande ville puante mais plein de magasins pour shoppinger!!! Tu es la bienvenue!!!<br /> <br /> <br /> Pour les formateurs, ca me rappel malheureusement ceux de l'anpe qui ne sont tellement plus conscients da la vie actuelle qu'ils en deviennent incompétents...
B
oui Shimène de vrais stages "utiles" où le formateur nous fournit une pile de documents quasi-clé en main réutilisables de suite dans nos classes, cela existe, j'en veux pour preuve mon dernier stage "l'anglais en Segpa", mais pour être tout à fait honnête, je me dois de préciser que la formatrice n'est pas "formatrice labellisée IUFM" à plein temps mais une "vraie" prof toujours sur le terrain et que donc elle sait de quoi elle parle. Pour le reste tu as totalement raison, en plus tu as oublié de préciser que ces stages "imposés" se déroulent généralement à Pétaouchnok-les-Oies, bien loin de notre établissement, souvent aussi sur la seule demi-journée de libre de beaucoup d'entre nous (le hasard fait bien les choses quand même, et puis comme ça, c'est les parents qui sont contents, et je ne parle pas de la direction qui n'a plus à se casser la tête pour nous trouver des remplaçants récalcitrants... là je suis peut-être un peu amère, mais mon prochain stage avec la "hiérarchie suprême" (IA et autres IPR chargés de faire appliquer les nouvelles "réformes ministérielles" pondues trop souvent par des bureaucrates qui n'ont plus mis les pieds depuis fort longtemps dans une salle de classe) se déroulera entre autre...un mercredi après-midi!<br /> Mais cessons-là ce débat sur l'"utilité" toute relative des stages dans l'EN, c'est hélas un thème récurrent, aussi vieux que cette vénérable institution elle-même...<br /> Concernant la 3e journée de notre stage chère collègue, j'ai peur qu'elle ne commence elle-aussi par "un rapide tour de table" car comme c'est dans longtemps, les formateurs auront bien sûr déjà oublié nos noms, matières, établissements (quoique, en tant que "vilain petit canard", le notre restera peut-être mieux imprimé dans leur mémoire lol!)<br /> Seul vrai avantage de ces stages au fond, comme c'est souvent très loin (frais de déplacement remboursés au tarif minimum, et souvent 6 mois ou plus après le stage cela va sans dire...), il faut s'arranger pour co-voiturer et cela permet au moins de pouvoir discuter avec les collègues, de faire plus ample connaissance, et même de découvrir le côté "fou du volant à tendance macho irascible" de certains (là je ne balancerai pas de nom, par peur des représailles, une Bridget avertie en vaut deux...)<br /> Ah oui aussi, pendant que j'y pense, en plus on nous a fait payer le repas pour un "gloubiboulga" dégueu que du coup j'en ai presque regretté les salsifis de notre cantine à nous, un comble!(syntaxe incertaine ici, pardon aux éventuels lecteurs à cheval sur le sujet!)<br /> <br /> Pour Ratte Woman: pas de problème pour le chocolat-cannelle-crêpe, c'est le genre de plans pour lesquels je suis toujours partante! D'ailleurs je m'en vais peut-être aussi pas tarder à descendre par chez-toi histoire de "shoppinger" un peu et de jeter un oeil à votre Caverne d'Ali Baba tant vantée par notre matriarche préférée!
S
Formateur ou formatrice peut être un boulot sympas, bien payé et qui ne demande pas vraiment de travail si on le prend dans le pur esprit de tradition IUFM... <br /> <br /> Il suffit pour cela d'appliquer les règles suivantes : <br /> <br /> - régler les problèmes d'horaires et de repas dès les premières minutes d'intervention "Bon alors nous sommes ensemble de 9h00 à 17h00 mais comme certains collègues viennent de loin, je propose d'écourter la pause de midi et de reprendre à 13h00 comme ça cela nous permettra de finir à 16h00." Il ne faut pas s'étonner qu'après qu'on nous traite de "fonctionnaire" pour un peu on le dirait nous même... la honte quand même!<br /> <br /> - le déroulement de ces jours de stage. Ils ne changent guère et c'est là tout le problème. Première demi-journée :"Je vous propose un tour de table, chacun d'entre vous se présentera, son établissement, sa matière et ce qu'il/elle attend de ce stage comme cela nous pourrons bien organiser la suite de ses journées." (Là on n'y croit pas)Avec un peu de chance, il y a toujours des collègues très volubiles qui se régalent de raconter leur vie et qui font passer le temps jusqu'à midi. Au cas où, les instructions officielles et le BO (Bulletin Officiel pour les non-initiés)sont là pour combler le temps qu'il reste. Lu et commenté, cela permet d'aller généralement jusqu'à midi (choses que chacun d'entre nous est censé connaître et avoir déjà lu bien sûr). Quelques sites internets sont cités au passage histoire de montrer que quand même les formateurs travaillent et sont à la page... il ne faudrait pas croire. <br /> Le deuxième jour, est consacré au travail de groupe. (Mais je croyais que cette journée devait être organisée par rapport à nos attentes...) Après un rappel de l'intitullé du stage (oui car partiquement aucun de nous ne l'a vraiment choisi ce stage puisqu'il nous a été imposé par la hiérarchie), les collègues sont engagés à se mettre en groupe pour travailler ensemble sur un thème choisi au préalable par les formateurs (pas variment selon nos besoins mais plutôt les leurs). Le travail de chaque équipe est ensuite présenté à l'ensemble des collègues et commenté par les formateurs qui ont tourné et regardé les autres travailler pendant ces 4 heures. Travail qui sera mis en ligue sur les fameux sites internet cités percédemment (et moi qui croyait naïvement que c'était les formateurs qui avaient travaillé...). Il est soit disant question de sélection des meilleurs travaux mais comme tout est bien alors ils seront tous sur le web dans quelques temps. Ah, j'ai oublié de signaler qu'on nous a demandé de taper le travail sur ordi, je suppose que c'est plus simple encore pour les mettre en ligne !<br /> La Troisième demi-journée sera concacrée au bilan du stage. On nous demandera ce qu'il nous a apporté, si nous avons utilisé notre propre travail dans nos classes et pour faire remonter à la hiérarchie nos inquiètudes ! <br /> <br /> Et voilà ce que c'est qu'un stage et comment être un bon formateur IUFM. <br /> <br /> On a pris les paris et encore une fois nous avons tous gagné... à quand des vrais stages de formation et des vrais formateurs qui vous apportent plus de choses que ce que leur appote leurs stagiaires et qui ne se contentent pas de mettre en ligne leur "formidable travail d'équipe"... On en rêve mais ne désespérons pas cela existe, rarement mais cela existe, si si je vous jure. <br /> <br /> Shimene désabusée par la soit disant formation continue...
R
Et bien oui, ca fait du bien de pouvoir relire tes aventures, de pouvoir se marrer derriere son ecran au boulot et de voir la tete interloquée des gens en face de moi qui doivent se demander ce qu'ils ont fait pour que j'ai l'air tant amusée...<br /> <br /> Ca fait longtemps que tu n'avais rien poster mais a chaque fois, ca vaut le coup!! <br /> <br /> J'aurais aimé profiter du chocolat a la cannelle mais les contre temps ne m'ont malheureusement pas permis de passer un peu de temps avec toi mais ce n'est que partie remise!!
La Piste aux Etoiles!
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